Tous les analystes sérieux ont dit que le Brexit était la plus belle ânerie que pouvait faire l’Angleterre. Ce qui suit va dans ce sens.

Les Britanniques n’ont pas fini de souffrir : ils ne produisent que 49 % des produits agricoles qu’ils consomment. L’Union européenne leur en fournit 30 %. Les 20 % restant viennent du monde entier.
Les importations britanniques représentent quelque 10 000 conteneurs par jour. En cas de délais à la douane, ces marchandises pourraient littéralement rester à pourrir dans les ports du continent. Le solde alimentaire britannique (agriculture et agroalimentaire) est fortement déficitaire en raison d’un faible niveau de production.
Produits agricoles non transformés, plus particulièrement les légumes mais aussi la viande, les préparations alimentaires, les conserves de fruits et légumes… le Royaume-Uni n’arrive pas à produire tout ce qu’il consomme.
Maigre consolation, seules les ventes de whisky permettent en partie de compenser le déficit en produits alimentaires. Mais celui-ci s’établit tout de même à « 22 milliards d’euros avec l’Union européenne ! Et 8 milliards avec les pays tiers », constate Franceagrimer.
Menace sur le thé au lait
Pour les échanges au sein de l’Union européenne, Londres est largement en déficit sur presque tous les produits. L’écart le plus important porte sur les fruits et légumes (Londres importe 2,3 fois plus qu’elle n’en exporte). Mais c’est pareil pour tout : Céréales, viande, fromage, produits de consommation ou médicaments , selon Eurostat. Seule exception : les haricots blancs, 8 025 t exportées contre 5 470 t importées.
De quoi sauver l’English breakfast, avec ses fameux baked beans ? Même pas sûr… Pour ça, il faut aussi des œufs et du bacon : en 2019, le Royaume-Uni a importé 41 000 t d’œufs (86 millions d’euros), 99 % des importations britanniques proviennent de l’UE, principalement des Pays-Bas et de la France.
Quant au bacon, le Royaume-Uni est un importateur net de viande porcine. En 2019, les importations en provenance de l’UE se sont élevées à plus de 420 000 t de viande de porc fraîche/congelée (49 %), ainsi qu’à plus de 180 000 tonnes de bacon et de jambon (21 %), 116 000 tonnes de jambons et épaules transformés (15 %).
Menace identique pour le thé au lait : Le Royaume-Uni n’est autosuffisant qu’à 81 % en produits laitiers…, note cruellement Eurostat.
Une armada comme en 1940-1945
Le pire, c’est que c’est l’Irlande, dont l’économie est très fortement imbriquée avec celle du Royaume-Uni, qui risque d’en souffrir le plus. Elle réalise une part majeure de son commerce extérieur avec les Britanniques : 26 % de ses achats et 11 % de ses ventes.
Avec le tiers de ses ventes composé de produits agricoles et sa forte propension à exporter vers ce pays, y compris en raison de sa proximité géographique, c’est sur l’Irlande, parmi les États membres de l’Union, que le Brexit fait peser les risques les plus importants… », insiste finances.gouv.
Avec le Brexit, le Royaume-Uni pourrait se tourner vers des approvisionnements états-uniens. Ce qui pose deux sérieux problèmes. Il faudrait, pour ça, une armada de navires de commerce supérieure à celle des convois de 1940-1945 , selon les universitaires du Centre for Food Policy de l’université de Londres.
Et le ministre du Commerce américain, Wilbur Ross, a prévenu que tout accord avec Washington devra passer par l’acceptation de leurs normes : bœuf aux hormones, organismes génétiquement modifiés (OGM) et le fameux poulet passé à l’eau de javel.
Bon appétit…